Inahé est une fille très simple, qui ne cherchera pas à claquer des tonnes et des tonnes d'argent en vêtements. Aucun vêtements de grandes marques ou de grands couturiers ne sont visibles dans son armoire. Et de toute façon, elle s'en fiche éperdument. Pour elle, des vêtements sont des vêtements, ça s'arrête là.
La plupart du temps, elle est simplement vêtue de la célèbre combinaison Tshirt-pantalon-talons, même s'il li arrive, en de très rares occasions, de revêtir une robe.

Inahé choisit ses amis, si on peut dire ça comme ça.Elle veut pouvoir être certaine qu'elle pourra toujours compter sur eux, qu'ils ne lui feront pas de coups dans le dos, mais surtout, qu'ils ne la jugeront pas sur son passé.
Mais d'une manière générale, elle essaie d'entretenir de bonnes relations avec un maximum de personnes, même si elle sait bien qu'elle ne peut être appréciée de tous.
Inahé est donc une fille très simple, qui n'a absolument pas honte de ses origines. D'une franchise incomparable, elle n'hésite pas à dire le fond de sa pensée. Douce et à l'écoute des autres, elle ne lâche pas ses amis et aime aider les autres. Sensible, drôle et intelligente sont également des termes qui lui conviennent parfaitement.
Mais comme tout le monde, elle a des défauts. Elle peut se montrer fragile, méchante lorsqu'il le faut, bavarde et manipulatrice, étant prête à beaucoup de choses pour parvenir à ses fins.

Il était une fois ... En fait non. Je ne commencerai pas de cette manière car c'est ainsi que commencent les contes de fées.Or, ma vie est loin d'être un conte.
Et... Pourquoi vous la raconterai-je d'abord? Elle est totalement inintéressante et ne m'apporte que des regards apitoyés, et je déteste cela. Mais si vous insistez...
Je suis née il y a 22 ans de cela, dans la capitale brésilienne : Brasilia. Pas dans Brasilia même mais dans un bidonville voisin. OUI, je suis née et j'ai grandi dans un bidonville, et je ne m'en cache pas. Mes origines sont là-bas, et ce n'est certainement pas moi qui vais tenter de dissimuler ma différence.
Je n'étais ni la première, ni la dernière des enfants Sanchez.
Dès mon plus jeune âge, je fus envoyée dans la capitale tous les matins, accompagnée de mes frères et soeurs, pour travailler et ramener un peu d'argent.
Mais ce n'est pas ma situation qui m'empêchait de grandir normalement, de profiter des quelques instants qui nous appartenaient.On jouait au foot avec les jeunes du bidonville.Certes, nous n'avions pas de ballon mais une canette vide trouvée sur le bord de la route, mais cela nous suffisait, nous permettait de rire, d'oublier quelques secondes le regard des autres.
On s'occupait les uns des autres, faisant tout notre possible pour nous échapper de cette vie qui nous en voulait tant.
Je ne m'arrêtai plus de grandir.Je devins une belle jeune-femme.Je parvenais même à attirer quelques regards, bien que je sois issue d'un bidonville. Je savais que je pourrais exploiter ce cadeau de la nature qu'est mon corps, et pourtant, bien qu'ils avaient vraiment besoin d'argent, mes parents ont toujours refusé. Pas que ça m'aurait plus de me vendre, mais je voulais sortir ma famille de ce trou, et il s'agissait là d'un moyen efficace de gagner de l'argent.
Mais, parmi toutes les têtes que j'avais fait tourner, une seule parvint à retenir mon attention.Il venait de "la belle ville", comme je l'appelai.
Seule ma soeur aînée était au courant de son existence, et de ce que je ressentais pour lui.J'avais d'ailleurs peur d'en parler à quelqu'un d'autre.
Il était vraiment gentil, se fichait totalement que je sois une pauvre fille du bidonville. Je savais que je ressentais plus que de l'amitié pour lui. C'était une sensation étrange, quelque chose que je n'avais jamais ressenti jusqu'à présent. Je l'aimais.J'en étais convaincue. Chaque fois qu'on sortait ensemble, j'avais l'impression que mes sentiments se renforçaient.Tout comme ma culpabilité. Je culpabilisai de passer tant de temps avec lui, au lieu de me tuer à la tâche.
C'est d'ailleurs lui qui, un jour, repartit avec ma ceinture de chasteté dans les mains.Sans le savoir, je venais de faire une belle cxnnerie...
Cinq semaines plus tard, je découvrais qu'un petit être grandissait en moi, fruit de la relation avec mon premier amour.Premier amour que je n'avais pas revu depuis la perte de mon innocence.
Ma soeur aînée m'aida à garder le secret au début, elle me soutenait.Mais à un moment donné, il était bien évident que je changeais.
Contrairement à ce que je pensais, mes parents n'essayèrent pas de me tuer.Ils ne sautèrent pas non plus de joie, mais ils n'ont pas pris la décision de m'égorger, ce qui est, je dois bien l'avouer, une bonne chose pour moi.

J'avais 17 ans lorsque je mis moi-même mon bébé au monde, juste avant de l'abandonner.J'avais pris cette décision seule. Je voulais étudier, faire quelque chose de ma vie, ce qui aurait été totalement impossible si j'avais gardé le bébé. Je n'arrivais pas à m'enlever cette image de la tête.
Je m'efforçais de tourner la page, et trouvai un petit boulot en tant que serveuse. Cela me permettait de ramener un peu d'argent, mais également d'en mettre de côté pour payer mes études.

Je suis arrivée au Canada il y a quelques mois de cela, pour faire mes études.
J'avais trouvé ma vocation, si on peut appeler cela ainsi. Sage femme. C'est ce que je voulais être. C'est donc pour cela que je suis venue au Canada. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi j'ai été acceptée dans une telle université. Je pensais qu'ils m'auraient fichue à la porte à coups de balais, mais non. Et de toute façon, il est beaucoup trop tard pour se poser des questions.
Les seules certitudes qu'il me reste sont que je vais enfin faire quelque chose de ma vie, et que ma famille me manque atrocement.

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